Alassane Ouattara, a présidé, mardi 1er septembre 2015, à Abidjan, la cérémonie d’investiture du Dr Akinwumi A. Adesina, Président élu du Groupe de la Banque Africaine de Développement.

Pour le Président de Côte d’Ivoire, le changement de leadership à la tête de la Banque Africaine de Développement intervient dans un environnement particulier, où l’Afrique fait face à de nouveaux challenges sur les plans : sécuritaire, économique, démographique et environnemental. Le continent africain doit également faire face, selon lui, à d’autres défis comme le chômage et la désespérance de nombreux jeunes qui amplifient le phénomène migratoire vers l’Occident ainsi que les maladies endémiques telles que la fièvre à virus Ebola. Sur le plan économique, a ajouté Alassane Ouattara, alors que l’Afrique présente de bonnes perspectives de croissance, les marchés boursiers internationaux montrent des signes de faiblesse quant aux perspectives de croissance de certaines grandes puissances économiques. Notre continent qui continue de subir les effets de la volatilité des cours des matières premières pourrait, à l’en croire, être davantage affecté par les soubresauts actuels des marchés financiers internationaux. Pour le Président de la République, la société africaine est en pleine mutation avec une population jeune, en forte croissance, qui constitue un énorme potentiel. Il revient donc aux Dirigeants africains, selon lui, de donner à cette jeunesse l’espoir de lendemains meilleurs à travers la mise en place d’un système éducatif solide, qui s’adapte, en permanence, aux besoins du marché du travail. En outre, l’Afrique, à en croire le Chef de l’Etat ivoirien, a accumulé un très grand retard en matière d’infrastructures et les investissements à réaliser dans ce secteur sont énormes. Aussi, a-t-il estimé nécessaire, si l’on veut que les économies africaines soient compétitives sur le plan international, que des investissements massifs soient effectués avec un rôle accru accordé au secteur privé dans le développement de ces Infrastructures. A cet égard, l’Afrique, selon le Président, devra accélérer ses réformes afin de mettre en place un environnement des affaires aux standards internationaux, permettant d’attirer davantage d’investisseurs internationaux pour améliorer les flux d’investissements directs étrangers. Dans cette même optique, A. Ouattara a souhaité que la BAD continue d’accroître le niveau de ses ressources concessionnelles au profit des pays africains et contribue à attirer des financements privés en Afrique en établissant des partenariats forts avec le Secteur Privé africain et international. Pour terminer, le Président ivoirien a encouragé la BAD à contribuer à la défense des intérêts de l’Afrique à l’occasion des négociations à venir sur le réchauffement climatique dans le cadre de la COP 21 et a sollicité l’appui de cette Institution dans les échanges en cours sur l’agenda post 2015 et les Objectifs de Développement Durable (ODD), qui doivent permettre de mobiliser les ressources nécessaires à la transformation structurelle des économies des pays africains.