De nombreuses rwandaises recourent au décapage cutané à l´hydroquinone afin d’éclaircir leurs teints. Les mesures étatiques, visant à éradiquer ce fléau, ne semblent pas les dissuader. Bien au contraire…

Face à l’ampleur des dégâts observés (brûlures au 3ème degré, complications médicales, nécroses, cancer de peau…), les autorités rwandaises ont opté pour l’interdiction pure et simple de cette pratique. Une solution drastique supposée détourner les adeptes du skin bleaching de ces traitements barbares. C’était sans compter l’addiction des clientes à ces produits. 

Aujourd´hui un marché clandestin s’est formé dans le pays, alimenté par des commerçants en quête de profit et des citoyennes qui ne sont pas près d’arrêter. Pour s’approvisionner certaines femmes n’hésitent pas à parcourir de très longues distances et à braver la police. Les ventes se font dans le plus grand secret, suivant des échanges codés pour ne pas attirer les regards indiscrets. 

Lorsque les forces de l’ordre mettent la main sur un commerçant, celui-ci est passible de deux ans de prison et d’une amende de 5000$. Naturellement les peines encourues ont provoqué une hausse des prix des tubes et autres pots de crème. Une enquête publiée par CNN, évoque des tarifs passés de 2$ à 10$ l’unité, ce qui est plus élevé que le revenu journalier de bon nombre d’utilisatrices.

Datant de 2016, la loi criminalisant la vente n’a pas eu l’effet escompté, les recommandations de l’actuel Président non plus. A l’heure où les confiscations et descentes de police vont bon train, ces dames trouvent malgré tout le moyen de renflouer leurs stocks. Une sensibilisation à l’échelle nationale a également été programmée, afin que tous soient au courant des dommages occasionnés par l’hydroquinone et ses dérivés. Plus de cent marques sont mises en cause et des milliers de cas cliniques illustrent la chose…