Entrepreneur, mécène, homme politique (…), le DG de Voodoo Group ne se refuse aucun défi. C’est même à cela qu’on le reconnaît. En pleines vacances, il s’est laissé refaire  le portrait…

Fabrice Sawegnon a fait de la Com et des médias ses terrains de jeu. Des univers complémentaires où il évolue comme un poisson  dans l’eau. Ses armes ? Du flair, de l’audace et des connexions étroites avec le who’s who Ouest-Africain. Tout commence en Juin 1999. Date à laquelle il crée Voodoo Communication (aujourd’hui Voodoo Group). Fort d’une solide expérience dans le domaine, Fabrice Sawegnon veut sortir des sentiers battus et revoir les rouages de la communication en Côte d’Ivoire. 

Les clichés hérités de la période coloniale l’insupportent. «Nous avions besoin d'une agence à la personnalité africaine avec une qualité d'exécution digne des standards internationaux». Prétentieux comme démarche ? Non! Réaliste et parfaitement d’actualité. Le timing est bon, l’intuition aussi. « J’ai toujours été convaincu que les Africains devaient prendre le pouvoir sur leur environnement. Se faire confiance et valoriser leurs compétences ».

En peu de temps sa société devient une référence sur le marché. Voodoo est le nom auquel businessmen et politiques pensent désormais, lorsqu’ils veulent se faire entendre. « À une époque c’était des agences européennes ou américaines qui réalisaient les campagnes de communication politique en Afrique. Il n'y a maintenant aucune raison que nos leaders s'adressent à des professionnels extérieurs pour ce type de projet ».

Une niaque mordante

Passionné de travail il en veut encore plus et est convaincu de pouvoir l’obtenir. « Il est important de croire en soi, en ses idées, en ses rêves et de porter son projet jusqu’au bout. C’est cela être sur la bonne voie. J’ai toujours eu cette conviction en moi et je pense que c’est là un facteur important d’accomplissement ». De la publicité il passe à l’événementiel grand public avant de se lancer dans les médias, tout en continuant de prêter main-forte à différents présidents africains.

En 2010 il est mandaté par Alassane Ouattara pour organiser sa campagne électorale. Le CEO de Voodoo Communication qui a déjà pignon sur rue, sait comment toucher les foules et transmettre les messages du candidat. « Une campagne politique, c'est d'abord et avant tout du marketing de proximité. Il s'agit d’avoir une connaissance profonde des populations, de leurs cultures et processus cognitifs, ainsi qu’une bonne connaissance des mentalités ». La suite on la connaît…

Désireux de diversifier ses activités, l’homme d’affaires se lance successivement dans l’immobilier, l’hôtellerie de luxe et l’accompagnement des jeunes talents. « La stratégie de Voodoo est guidée par son ambition ultime : être le premier groupe de communication et de divertissement en Afrique noire francophone. À partir de là, nous développons toutes nos filiales dans ces secteurs. Il nous faut nous renforcer dans nos domaines, grandir davantage et ne proposer que de la qualité ».

L’entrepreneur n’hésite pas à investir de gros moyens dans ses projets. C’est le cas de Life TV, sa chaine lancée en 2020, sur laquelle  les femmes tiennent la vedette. « Il s’agit d’une télévision adaptée aux besoins de la jeunesse. Son but est de divertir d’informer et d’éduquer à travers une approche décomplexée, originale mais surtout positive ». Alors qu’il a longtemps nourri le rêve d’avoir sa propre télévision, Fabrice Sawegnon a aussi investi le monde de la radio, en acquérant deux supports auprès du groupe Lagardère, Vibe Radio Sénégal et Life Radio Côte d’Ivoire. Il ouvre ensuite un complexe hôtelier de haut standing, Boulay Beach Resort, afin de promouvoir le pays en tant que destination touristique. 

Des choix judicieux, qui ont permis à ce visionnaire (parti de rien) de se hisser parmi les 50 personnalités les plus influentes de son pays. Assumant l’intégralité de son parcours, Fabrice Sawegnon n’en aurait pas changé la moindre parcelle si c’était à refaire. « En modifiant une pièce du puzzle, c’est  tout le puzzle qui bouge dans son entièreté. Si l’on pense donc pouvoir corriger une erreur et s’attendre à une version améliorée de nos résultats alors là non ! Je suis très content de ce que j'ai vécu jusqu’à présent, victoires comme échecs… ».