Ayant fait de la viande de cheval sa spécialité culinaire, un minuscule restaurant de Ouagadougou est devenu l’un des derniers bastions contre l’extrémisme

 

Fulgence Tiendrebeogo est un restaurateur old school. Sa petite gargote accueille tous les jours des hommes de tous bords, venus déguster des morceaux de cheval cuits à point et boire quelques bières. L’endroit fait office de « remontant » psychologique par ces temps moroses, où cherté de la vie et instabilité politique ont sapé le moral de plus d’un. 

Aux petits soins avec ses habitués, le propriétaire tente tant bien que mal de résister aux djihadistes, à la hausse des prix ou encore au regain de violences dans le pays. Malgré une conjoncture défavorable, son maquis (restaurant/bar à ciel ouvert) s’accroche par solidarité. 

Débats animés, conclusions de deals, posages entre amis, rendez-vous galants (…) la bicoque sert à tout cela à la fois. Selon Fulgence Tiendrebeogo, si les gens affluent de la sorte c’est pour oublier l’espace de deux ou trois heures les soucis du quotidien, une épouse trop exigeante et à plus grande échelle un terrorisme pesant. Fidèles à leur adresse fétiche, ces messieurs sont contents de pouvoir s’offrir un gueuleton abordable sur fond de musique et de bavardages. 

Ouagadougou compte à peu près 3000 points de restauration similaires, mais beaucoup ont été saccagés par les islamistes ou contraints de fermer à cause d’eux. Un Etat de fait contre lequel Fulgence Tiendrebeogo est bien décidé à se braquer.  Selon ses dires, il y va de sa responsabilité…