Vendredi 14 octobre, l’activiste suisso-camerounaise Nathalie Yamb a reçu par lettre recommandée, l'arrêté pris à son encontre en janvier 2022 qui lui interdisant l’accès et le séjour sur le territoire français. Paris l’accuse d'encourager le recours à la violence à l'encontre des symboles de la présence française en Afrique. Encore faut-il le prouver.

« Nous voulons nous assurer qu'elle est bien informée qu'elle est sous le coup de cette mesure pour incitation à la haine et à la violence", explique une source proche du dossier, citée par RFI.

Nathalie Yamb, qui vit en Suisse, dénonce de manière virulente la présence française en Afrique. Elle est très suivie en France et en Afrique. Elle a déjà été expulsée de Côte d’Ivoire qui l’avait accusée de "mener des activités incompatibles avec l'intérêt national".

Comment le ministère de l’Intérieur de la république française justifie-t-il sa décision? C’est à cause des "diatribes récurrentes que [Nathalie Yamb] profère contre la France et ses autorités et dans lesquelles elle cautionne, voire encourage, le recours à la violence à l'encontre des symboles de la présence française en Afrique".

L’arrêté ajoute les "propos virulents à l'égard des positions françaises sur le continent africain susceptibles de favoriser l'entrisme des puissances étrangères hostiles à la France sur le continent africain et d'alimenter le développement d'un ressentiment populaire anti-français en Afrique, mais également parmi les diasporas africaines en France ». Les critiques très suivies de l’activiste risquent alors de provoquer « de graves troubles à l’orde public ».

A vrai dire ce qui gêne le plus les autorités françaises c’est la présumée relation de Nathalie Yamb avec le pouvoir russe. La preuve? Elle se fait appeler "la dame de Sotchi », une référence au sommet russe tenu dans le même ville en 2019, où elle avait accusé la France de « considérer toujours le continent africain comme sa propriété ». C’est plutôt court comme explication, mais il faut démontrer que la concernée travaille pour les intérêts russes qui sont en ce moment, c’est le moins qu’on puisse dire, très éloignés des intérêts français.

Et que fait-on de la liberté d'expression? Il ne faut surtout pas y penser pour le moment. En tout cas, il paraît que la France a plus peur des activistes africains que des islamistes, plus dangereux et plus pernicieux mais qui peuvent circuler librement sur son territoire. On peut aussi constater la tiers-mondisation de la France qui n'a aucun problème avec des pratiques liberticides. Enfin, jusqu'à maintenant personne n'est au courant que l'activiste a cherché à aller en RDPF (République démocratique et populaire française).

Hakim Arif